Le château de l’Artuisière fait certainement partir des châteaux ou édifices les plus anciens de la Flèche. Situé dans l’ancienne commune de Saint-Germain du Val, le château de l’Artuisière existait déjà au XIIIe siècle. Saint-Louis qui marchait à la tête de son armée contre les ducs de Bretagne, en 1230, y aurait séjourné plusieurs jours, et s’y serait amusé à chasser. À la fin du XIII siècle, ce château appartenait à Guillaume Becquet de la Famille de saint-thomas de Cantorbery. Guillaume Becquet avait aussi comme possession le château Sénéchal à quelques lieux à l’Est de Clérmont-Créans. Le nom de l’Artuisière viendrait du nom d’Artus, Arthur, qui signifie homme fort en saxon.

     Hormis un donjon hexagonal remarquable, on peut remarquer des fondations de pierre d'un ancien château dans ces alentours. Celles-ci devaient appartenir à un château plus important.

Eléments intéressants

Lors de mes recherches sur des possibilités de voies romaine ou moyenâgeuse, j’ai remarqué sur les cartes de 1745 deux choses intéressantes à propos de ce château. Voici ci-joint la carte, qui a été remis sur l’axe nord.

La première chose est le nom du château, en 1745, le château ne s’appelait pas de l’Artuisière, mais de Quifière.

Le second élément porte sur la route qui longe le château au sud. Cette route n’existe, en partie, plus aujourd’hui. Comme le démontre la seconde carte ci-après.

      Cette ancienne route trouve un sens très intéressant pour mon travail sur les anciennes voies fléchoises. Car à l’époque du moyen-âge, les bâtisseurs de château orientaient leurs constructions à proximité de voies de passage fréquenté. Cette voie m’offre aussi une réponse au contournement de l’actuelle commune de Clérmont-Créans. La vallée prononcée sur ce village et les fondements de la création de routes selon Vitruve semble être en désaccord avec un chemin passant par ce village. Cette route passant par le château de l’Artuisière offre une perspective de contournement de la vallée vers la commune de Ligron. Sur ce même chemin un autre château a été construit celui du château d’Oyré, en 1407.

      Une autre hypothèse aussi intéressante est que le château de Jean de la Flèche est situé au plus bas et en proximité de la rivière. De ce point de position, ce château permettait facilement de contrôler le passage fluvial sur le Loir. Néanmoins, sa grande faiblesse est qu’il ne permettait pas de voir au loin, afin de se protéger d’éventuels envahisseurs. On peut remarquer que tous les châteaux connus de la famille des Beaugency ou de Vendôme au XI siècle sont à la fois, en proximité d’une rivière ou d’un fleuve et à la fois sur un promontoire rocheux. C’est le cas des châteaux de Beaugency, de Lavardin et de Vendôme. Dans le cas de la Flèche, le château de l’Artuisière, qui est situé sur le haut du coteau de Saint-Germain-du-Val offre cette complémentarité de hauteur au château de Jean de la Flèche. Dans cette hypothèse les premiers seigneurs de la Flèche auraient construit pas un mais deux châteaux.