Par Grégory le 08/08/2019 en cour de réalisation
On peut remarquer que la toponymie de Landry existe curieusement dans les alentours de la Flèche. Une commune du nom de Vaulendry existe au sud de la Flèche en direction de la commune de Baugé. Vaulendry avait comme premier nom Vallis Landardi entre 1073 et 1103, Vallis Landrici au XIIe siècle, Vallis Landri en 1326, puis Vaux Landry au XVe siècle, Vaulendry après le XVII siècle. Le mot Vallis ou vau signifie Val (petite vallée). On peut donc définir la commune de Vaulendry veut directement dire « Le val de Landry ». (Voir le livre « Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire » par Pierre-Louis Augereau, page 206) [1]. Il peut aussi faire référence à son fils aîné Lancelin, car Lancelin était aussi prénommé Landricus[2] et ressemble étrangement à Landrici.
Lancelin Ier de Beaugency sera marié à Paule Eveillechien (1020 - ?) fille ainée du comte du Maine Hugues III (Herbert Ier du Maine, né 960, mort 1015). Il aura aussi une fille, nommée Hildegarde de Beaugency (1043-1070) qui se mariera en 1065 à Foulques IV Rechin (1043 – 1109), petit-fils de Foulque Nerra (972 -1040).
Le territoire de la Flèche ne semble pas appartenir en l'an mille ni aux comtes du Maine, ni au comte d’Anjou, mais au seigneur de Beaugency fidèle allié des comtes de Vendôme et de Blois. Ce dernier est le grand rival de Foulque Nerra Comte d'Anjou. L’origine de cette appartenance n’est pas connue, néanmoins, on peut admettre que ce territoire a été concédé à la famille des Beaugency par les nombreux mariages entre les comtes soit de Vendôme soit de Blois et les comtes du Maine, ou lors du mariage entre Lancelin Ier et Paule Eveillechien. Ce mariage par la suite aura une forte importance pour le petit fils de Lancelin Ier de Beaugency, Hélie de la Flèche qui achètera à son cousin le comté du Maine et deviendra par conséquent comte du Maine.
Pendant la période de Landry et de Lancelin de Beaugency, le territoire angevin avoisinant le territoire de la Flèche se fortifie sous la volonté de Foulques Nerra. Celui-ci craignant le comte de Blois construit durant son règne de nombreux châteaux. Autour de la Flèche, il bâtit celui de Baugé en 1007 et de Durtal en1040. Il possédait aussi par une conquête autour de l’an 1000 du château du Lude, néanmoins celui-ci lui sera repris en 1027 par le duc de Bretagne Alain de Bretagne (1008 -1040). Lors de ces périodes de conflit et de construction, il n’est fait aucune mention de construction ou d’un château autour de la Flèche. Les limites de l’Anjou sont à l’époque de Foulque Nerra assez définissable grâce à aux importantes conquêtes et construction de château, néanmoins les limites du Maine et surtout dans la région de la Flèche semblent au contraire très flou. Le Maine est un comté moins puissant que ces voisins (Anjou, Blois et Normandie) et par conséquent suscite la convoitise et ne dispose pas d’assez de moyens pour construire des châteaux. Cependant, Foulque Nerra semble se protéger de la région autour de la Flèche bien plus que d’autre région de son comté. Pourrait-on déduire que la présence d’un Beaugency vassal du comte de Vendôme et de Blois à la limite de son territoire ne lui porte pas confiance.
Néanmoins, on peut se poser une question simple, pourquoi le territoire de la Flèche aussi éloigné de Beaugency de Vendôme et comprimer entre le Maine et l’Anjou n’a pas été la cible de conquête au moins par Foulques Nerra. En réponse, la famille des Beaugency est vassal des comtes vendômois ont eu un pouvoir d’influence importante dans la région, le comte Bouchard le Vénérable (967-1007), fut élevé à la cour d’Hugues Capet (939/941 – 996). La puissance de leur fief devait atténuer de nombreuses convoitises. Pour récompenser les services faits, Hugues-Capet donna à Bouchard les comtés de Vendôme et de Melun. Ce dernier sera aussi comte de Paris ou comte royal. Grâce à son mariage voulut par Hugues-Capet, il se verra doté du comté de Corbeil, ce qui le rendit un des plus riches et des plus puissants seigneurs de la cour.